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«Nous n’allons pas changer la formule» Revivez notre webconférence avec Philippe Brassac



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Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA, était l’invité d’une webconférence organisée par Le Revenu. Retrouvez l’intégralité de l’échange avec Lionel Garnier.
Après des comptes 2021 record, soit 9,1 milliards d’euros pour le groupe, 5,8 milliards pour Crédit Agricole SA, Philippe Brassac, directeur général de la banque cotée était l’invité ce 23 février d’une webconférence organisée par le Revenu.
Après le soutien public massif à l’économie, lors de la crise sanitaire, que les banques ont accompagné, il nuance les craintes d’un décalage des risques de faillite vers la sortie de la crise Covid. «Le niveau de risque très bas qu’on a constaté en 2021 pourrait le rester parce que l’économie reste bien orientée. Après +7% de croissance en France l’an dernier, on peut espérer, sauf catastrophes, un rythme de 4% en 2022. Cette sortie de crise reste très soutenue à la fois par différents dispositifs publics et par les banques».
L’inflation, qui va entrainer une modification des politiques monétaires de part et d’autre de l’Atlantique, ne risque-t-elle pas de peser sur la dynamique des revenus bancaires, notamment la marge d’intermédiation ? «Nous sommes moins sensibles au niveau des taux qu’à la violence de l’ajustement, dans le cas où les taux de rémunération de l’épargne remonteraient plus vite que les taux de crédit. Mais je ne crois pas à cette brutalité. Les banques centrales ont les moyens et la volonté, pour des raisons de dettes souveraines d’être très progressives dans la remontée des taux.»
Un nouveau plan de moyen terme en juin
Le groupe qui présentera en juin prochain un nouveau plan de moyen terme à horizon 2025 écarte tout scénario de bouleversement.
«Nous n’allons pas changer la formule», insiste Philippe Brassac qui insiste sur le succès des deux précédents plans, chacun conclu avec un an d’avance. «A 75%-80%, nous nous emploierons à amplifier notre projet de groupe. Ce qui n’exclut pas, plaide le dirigeant, de s’attaquer à de nouveaux champs de développement, cohérents avec les besoins des clients et de la société, tout en continuant à agir sur le terrain de l’efficacité opérationnelle».
Le bon équilibre en termes de distribution des résultats
«Notre priorité restera toujours la croissance organique. Nous sommes la 10ème banque mondiale en termes de bilan. Donc la taille critique n’est pas une question pour Crédit Agricole», estime Philippe Brassac qui n’écarte pas pour autant la possibilité d’acquisitions. Elles seront «opportunes» sur des métiers existants ou «ciblées» en lien avec les gisements de croissance que la banque a identifié pour y gagner du temps de développement : la transition énergétique, la santé ou le bien et mieux-vieillir.
«La politique de dividende de Crédit Agricole SA est claire : 50% de distribution en cash», rappelle le dirigeant qui souligne qu’un effet de rattrapage, suite au gel du dividende 2019 qui n’a pas été versé en 2020 sous l’effet des décisions du superviseur, aura encore lieu cette année. En conséquence, le coupon total de 1,05 euro comprend une part de 0,2 euro au titre de cet effet-rattrapage qui sera réédité l’an prochain. A la clé, un pay out global de 65%.
«Aujourd’hui, plus de 75% des résultats du groupe y restent pour être réinjectés dans l’économie», insiste-t-il.
En revanche, à l’heure où de nombreuses banques européennes, mais aussi tricolores, optent pour des politiques de rachats d’actions régulières, la banque verte ne veut pas s’engager dans une telle démarche systématique. Les seuls rachats d’actions envisagés concerneront la neutralisation de l’effet de dilution des programmes d’actionnariat-salarié.
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