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Introduction à Nietzsche épisode 7 - Crépuscule des idoles ou Comment on philosophe avec un marteau



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Crépuscule des idoles ou Comment on philosophe avec un marteau (titre original : Götzen-Dämmerung oder wie man mit dem Hammer philosophiert ; le sous-titre est parfois traduit par Comment philosopher à coups de marteau, mais cette traduction est incorrecte) est une œuvre du philosophe Friedrich Nietzsche écrite et publiée en 1888 et conçue comme un résumé de sa philosophie. Le titre est une référence ironique au Crépuscule des dieux de Richard Wagner. Elle est composée d'un avant-propos, de dix chapitres et d'un extrait d'Ainsi parlait Zarathoustra (« Le marteau parle »).


Se distinguent dans cet ensemble les maximes suivantes (les plus connues) :

« [...] ce qui ne me tue pas me rend plus fort. »
« La sagesse trace des limites même à la connaissance. »
« Sans la musique, la vie serait une erreur. »

Par ailleurs, Nietzsche se redéfinit comme un homme posthume (« les hommes posthumes — moi par exemple — ») et on peut percevoir, sinon une influence du moins une communauté de pensée avec Spinoza (« le remords est indécent ») quand ce dernier affirme « qui se repent est doublement malheureux. » On peut également noter quelques aphorismes misogynes, au premier rang desquels le vingt-septième : « On tient la femme pour profonde. Pourquoi ? Parce que chez elle on ne touche jamais le fond. La femme n'est pas même plate. »


Le Problème de Socrate

Nietzsche commence par revenir sur ce qu’il désigne comme « le problème de Socrate ». Il explique que de tous temps, les plus grands Sages ont dit de la vie, dans le doute et la lassitude, qu’elle n’avait aucune valeur. Même Socrate en avait assez. On crut pendant un temps qu’il y avait du vrai dans ce jugement, avant de se dire qu’il induisait en fait quelque chose de malade, de dégénéré, de décadent (le terme « décadence » est en français dans le texte tout au long du Crépuscule). Selon Nietzsche, tout jugement de valeur sur la vie est une sottise, la réelle finesse étant justement que la valeur de la vie ne saurait être évaluée par le vivant qui en est l’objet. Pour Nietzsche, tout chez Socrate est excessif : « le désordre anarchique des instincts » comme « l’hypertrophie de la faculté logique ». L’équation socratique Raison = Vertu = Bonheur se pose en contradiction avec la manière de penser des anciens Hellènes, pour lesquels Vertu = Instinct = Inconscience radicale. La dialectique socratique a altéré la pensée grecque. Les aristocrates, qui se méfiaient de cette manière de présenter ses arguments peu convaincante en assemblée, ont pourtant été fascinés par Socrate, qui a substitué sa pensée au « ce qui a besoin d’être prouvé ne vaut pas grand-chose », alors prédominant. Aux yeux de Nietzsche, l’ironie socratique, qui s’applique à désarmer ses adversaires pour les tourner en dérision, serait peut-être symboliquement une forme de vengeance de l’homme du peuple (que représente Socrate, lui qui appartenait au bas peuple de par sa naissance) sur l’aristocrate. Selon lui, si la société athénienne eut besoin de Socrate, c’est parce que son idiosyncrasie (sa manière d’être) n’était déjà plus un cas isolé. Socrate fascinait car il incarnait à la fois le cas extrême « d’un mal universel qui commençait alors à se répandre », du fait qu’il admettait renfermer en lui « les pires appétits », et à la fois la solution à ce mal, étant prétendument parvenu à se maîtriser lui-même. Cependant, selon Nietzsche, Socrate n’était en fait qu’une « apparence trompeuse de la guérison de ce mal ». Ainsi, la rationalité à tout prix des philosophes grecs à partir de Platon devint la planche de salut du monde grec en péril. Ils instaurèrent l’idée d’une lumière perpétuelle et décrétèrent que « toute concession aux instincts entraîne vers l’abîme… » Cette manière de penser n’est, pour Nietzsche, qu’une manifestation de la décadence. Il écrit : « Être obligé de lutter contre ses instincts – voilà bien la formule de la décadence. »

La Raison dans la philosophie

Nietzsche pense ensuite le problème de la « raison » dans la philosophie. Il commence par dénoncer les philosophes qui croient à l’Être, au monde vrai, qui prônent la réfutation des sens et du corps, qui, selon eux, sont immoraux, et altèrent la relation entre l’individu et le monde vrai. C’est ce moralisme outrancier que Nietzsche veut mettre à mal. La définition qu’il donne de la morale dans Ecce Homo (1888) résume sa pensée : pour lui, la morale est « une idiosyncrasie de décadents guidés par l'intention cachée de se venger de la vie, intention d'ailleurs couronnée de succès. »

A bientôt.

#Psychologie #Philosophie #Morale


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